La douloureuse Europe de Nicolas Sarkozy
Depuis le 1er Juillet, la France assure la présidence du Conseil Européen. Nicolas Sarkozy ayant répété à plusieurs reprise qu'il devenait "président de l'Europe" pendant 6 mois, je m'en voudrais de lui gâcher son petit plaisir, même si ce n'est pas exact.
Je vais finir par croire que notre président doit être sous le coup d'une malédiction quelconque ou qu'il a été marabouté pendant un séjour en Afrique car, à peine cette présidence commencée, les problèmes lui ont sauté au visage. Voila que le président polonais, Lech Kaczynski, qui avait négocié le traité pour son pays, ne souhaite plus le signer, arguant qu'il est "sans objet".
On peut difficilement donner tort à Monsieur Kaczynski puisque le traité de Lisbonne nécessite d'être ratifié à l'unanimité. Or nous savons que les irlandais ont voté majoritairement "non" au référendum de ratification ; Par conséquent, il n'y a plus de raison de continuer les ratifications (à moins qu'on essaye de contourner le vote populaire...)
Evidemment, Nicolas Sarkozy l'a un peu mauvaise, il est atteint dans son orgueil. "Je ne peux pas imaginer que le président, qui a lui-même signé en bas du document, à Bruxelles d'abord, à Lisbonne ensuite, puisse remettre en cause sa propre signature", a a-t-il déclaré. Il entend bien convaincre son homologue polonais de revenir sur sa décision et s'il le faut, il envahira la Pologne(1). Mais Sarkozy n'est pas le seul dirigeant européen à utiliser l'Union Européenne comme moyen de pression sur la scène nationale.
Chez nous, l'Europe est celle qui a refusé de laisser baisser la TVA sur les carburants... alors qu'il aurait suffit, si Nicolas Sarkozy l'avait vraiment voulu, de baisser la TIPP (que Bruxelles ne contrôle pas).
En Pologne, le parti du président Kaczynski n'est plus majoritaire à la Diète. Le premier ministre, Donald Tush, est très pro-européen. Alors, pour essayer de gagner des points, le président Kaczynski se sert de l'Europe, comme nos hommes politiques franco-français, au risque de faire peur aux polonais et de les détourner de l'Europe (comme c'est arrivé chez nous). Nicolas Sarkozy devra donc s'armer de patience et de diplomatie, choses dont il dispose assez peu, pour arriver à un résultat en Pologne.
Si ce n'était pas le cas, le traité de Lisbonne serait définitivement mort et enterré. Avec le rejet de la Pologne, plus besoin de faire revoter l'Irlande. Et si cela ne suffisait pas, les Tchèques se préparent eux aussi à ne pas ratifier le traité ; dans ce pays, c'est un parti libéral très euro-septique qui est au pouvoir et les signaux envoyés par la Pologne pourraient bien les encourager.
Pour être tout à fait honnête, ce ne sera pas la faute de Nicolas Sarkozy(2) si le traité de Lisbonne part aux oubliettes. Il aura fait beaucoup d'efforts pour passer outre le refus français de 2005 et il aurait pu réussir. En revanche, il ne pourra s'en prendre qu'à lui même si cela nuit à son image et à sa popularité. Après tout, on ne peut pas se présenter comme l'initiateur de ce traité pour ensuite dire qu'on y est pour rien et qu'on ne devrait pas le juger là dessus, n'est ce pas ?
(1) Avec notre armée super bien équipée mais qui manque cruellement de soldats capables de distinguer les cartouches à blanc des cartouches réelles qui tuent...
(2) Mais si quand même un peu
(Source)
Je vais finir par croire que notre président doit être sous le coup d'une malédiction quelconque ou qu'il a été marabouté pendant un séjour en Afrique car, à peine cette présidence commencée, les problèmes lui ont sauté au visage. Voila que le président polonais, Lech Kaczynski, qui avait négocié le traité pour son pays, ne souhaite plus le signer, arguant qu'il est "sans objet".
On peut difficilement donner tort à Monsieur Kaczynski puisque le traité de Lisbonne nécessite d'être ratifié à l'unanimité. Or nous savons que les irlandais ont voté majoritairement "non" au référendum de ratification ; Par conséquent, il n'y a plus de raison de continuer les ratifications (à moins qu'on essaye de contourner le vote populaire...)
Evidemment, Nicolas Sarkozy l'a un peu mauvaise, il est atteint dans son orgueil. "Je ne peux pas imaginer que le président, qui a lui-même signé en bas du document, à Bruxelles d'abord, à Lisbonne ensuite, puisse remettre en cause sa propre signature", a a-t-il déclaré. Il entend bien convaincre son homologue polonais de revenir sur sa décision et s'il le faut, il envahira la Pologne(1). Mais Sarkozy n'est pas le seul dirigeant européen à utiliser l'Union Européenne comme moyen de pression sur la scène nationale.
Chez nous, l'Europe est celle qui a refusé de laisser baisser la TVA sur les carburants... alors qu'il aurait suffit, si Nicolas Sarkozy l'avait vraiment voulu, de baisser la TIPP (que Bruxelles ne contrôle pas).
En Pologne, le parti du président Kaczynski n'est plus majoritaire à la Diète. Le premier ministre, Donald Tush, est très pro-européen. Alors, pour essayer de gagner des points, le président Kaczynski se sert de l'Europe, comme nos hommes politiques franco-français, au risque de faire peur aux polonais et de les détourner de l'Europe (comme c'est arrivé chez nous). Nicolas Sarkozy devra donc s'armer de patience et de diplomatie, choses dont il dispose assez peu, pour arriver à un résultat en Pologne.
Si ce n'était pas le cas, le traité de Lisbonne serait définitivement mort et enterré. Avec le rejet de la Pologne, plus besoin de faire revoter l'Irlande. Et si cela ne suffisait pas, les Tchèques se préparent eux aussi à ne pas ratifier le traité ; dans ce pays, c'est un parti libéral très euro-septique qui est au pouvoir et les signaux envoyés par la Pologne pourraient bien les encourager.
Pour être tout à fait honnête, ce ne sera pas la faute de Nicolas Sarkozy(2) si le traité de Lisbonne part aux oubliettes. Il aura fait beaucoup d'efforts pour passer outre le refus français de 2005 et il aurait pu réussir. En revanche, il ne pourra s'en prendre qu'à lui même si cela nuit à son image et à sa popularité. Après tout, on ne peut pas se présenter comme l'initiateur de ce traité pour ensuite dire qu'on y est pour rien et qu'on ne devrait pas le juger là dessus, n'est ce pas ?
(1) Avec notre armée super bien équipée mais qui manque cruellement de soldats capables de distinguer les cartouches à blanc des cartouches réelles qui tuent...
(2) Mais si quand même un peu
(Source)