ARDOISE : le nouveau fichage citoyen !
C’est après avoir auditionné un témoin, une victime ou un suspect d’un délit ou d’un crime que les fonctionnaires de police pourront préciser ces renseignements dans la rubrique « état de la personne ».
Le Ministère de l’Intérieur se défend de vouloir ficher les citoyens et affirme que ces renseignements, dans la mesure ou ils sont liés à l’infraction, sont nécessaires à la bonne marche et à la résolution de l’enquête.
Soit ! Si ça aide à l’enquête… mais pour que ce raisonnement soit crédible, il faudrait que le fichier permette aussi de renseigner l’origine ethnique et la religion des victimes, témoins et suspects. Les crimes et délits racistes ne seraient-ils plus un problème en France ?
Les infractions commises sur des permanents syndicaux en raison de leur appartenance à un syndicat sont-ils si nombreux ?
Ce petit fichier, que la place Beauvau aurait bien voulu faire passer en catimini, rappelle le fameux et infâme « fichier juif » de la police de Vichy… Ce fichier, qui devait se contenter de recenser les personnes de confession juive résidant en France, fut transmis à titre gracieux à la Gestapo, avec les conséquences que l’on connaît.
ARDOISE. Ce charmant acronyme de « Application de recueil de la documentation opérationnelle et d’informations statistiques sur les enquêtes » cacherait-il un moyen de répertorier les personnes que le gouvernement de Nicolas Sarkozy trouve gênantes ? Ne serait-il qu’un moyen de recenser ces personnes pour pouvoir les retrouver aisément, le cas échéant ?
Il est vrai que les homosexuels, transsexuels, prostitués, handicapés, SDF, malades mentaux et syndicalistes constituent une atteinte aux bonnes mœurs, aux valeurs morales défendues avec acharnement par notre si bon et si religieux président…
Nul doute que les conservateurs ultra religieux des Etats-Unis applaudiront une initiative si courageuse de ficher les déviants.
Thomas Jefferson disait que « celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour se sentir en sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre ». Nous devrions méditer là-dessus, et sur l’utilité d’un tel fichier, de peur d’avoir un jour ou l’autre à payer le montant de cette ARDOISE.