Mittal engrange, Sarkozy Gandrange...

Publié le par Didier B

Arcelor Mittal va donc supprimer 575 emplois dans son usine de Gandrange, en Moselle et en recréer 124 dans d'autres activités. Environ 400 personnes seront reclassées dans les usines de Florange (à 15 kilomètres) et de Luxembourg (à 40 kilomètres).

 

Pourquoi, dans ces conditions, Nicolas Sarkozy affirme-t-il avoir tenu ses promesses ?

Au début du mois de février 2008, il s'était personnellement engagé à maintenir le site en activité. Or, on constate que le projet d'Arcelor Mittal n'a pas changé d'un pouce. Une fois de plus, c'est sous une avalanche de déclarations de victoire que la présidence de la république tente de faire oublier son inefficacité dans cette affaire.

La palme d'or de la déclaration stupide confrontée aux faits revient au porte parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre : « A Gandrange la preuve est faite qu'il y a une place pour le volontarisme économique et que c'est à ce prix que l'on peut sauver notre industrie. C'est une bonne nouvelle pour la Lorraine mais plus largement pour l'industrialisation de notre pays. C'est aussi la démonstration de la détermination du Président de la République à tenir ses engagements. »
Dans la bouche de Frédéric Lefebvre, "volontarisme économique" veut certainement dire "beaux discours sans engagements".

 

A la décharge de Nicolas Sarkozy, personne ne peut , à l'heure actuelle, obliger une entreprise privée à faire ce qu'elle ne veut pas faire, que le demandeur soit président ou pas. Pour cela, il faudrait faire des réformes législatives qui ne soient pas qu'esthétiques. Nicolas Sarkozy est avant tout un beau parleur et il ne veut pas prendre de décisions ou faire des réformes qui gêneraient ses amis et soutiens, bien qu'il s'y soit engagé.
On en arrive à se demander comment 40% des français font encore confiance à une personne aussi peu digne de foi. Ceci reste un mystère pour moi.

 

De plus, dans le cas d'un site aussi important que celui de Gandrange, on ne devrait pas séparer les emplois directs d'Arcelor Mittal de tous ceux qui en dépendent.
En réduisant l'activité du site, on réduit ou on supprime l'activité des intérimaires, des fournisseurs et des sous-traitants. Or, dans aucune communication de l'Elysée il n'est fait cas de ces emplois.

 

D'après les organisations syndicales de Gandrange, ce sont près de 700 emplois qui sont concernés et qui n'ont pas été pris en compte. 700 emplois, c'est donc autant de familles qui vont se retrouver sans revenus et qui ne consommeront plus ou beaucoup moins. Il s'agit sûrement d'une botte secrète du gouvernement pour relancer la croissance...

 

En attendant, les représentants des salariés de Gandrange doutent de la sincérité des mesures annoncées par Nicolas Sarkozy mais qui n'engagent qu'Arcelor Mittal. En effet, une annonce n'est que ce qu'elle est, c'est-à-dire quelque chose qui n'engage que ceux qui y croient. Rien n'empêchera l'entreprise sidérurgique de revenir sur ces déclarations dans 6 mois.

 

Pour rassurer ses interlocuteurs, Nicolas Sarkozy s'est engagé à venir à Gandrange d'ici deux mois... Je serais à leur place, je me méfierais ; La dernière fois qu'il est venu, il a promis quelque chose qu'il n'a pas tenu. Qui va encore se faire rouler dans la farine ?

Le mot de la fin pour le président : «Si vous trouvez quelqu’un qui peut mieux faire, vous me l’amenez.» En oubliant, au passage, que la montagne qui accouche d'une souris, c'est lui !

Publié dans Polémiquons à droite

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T
Le seul geste concret d’ArcelorMittal c’est le bras d’honneur fait à la dignité de l’être humain… Combien de temps Sarkozy va continuer à nous embrouiller… je sais, 4 ans encore. Son mensonge et ses promesses non-tenues vont mettre en péril des milliers de personnes et cela devient intolérable.super ton blog et bonne chance.Amicalement
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R
Il retournera à Gandrange comme il est revenu à Argenteuil, non ?Le pire, c'est qu'il doit y avoir dans les futurs licenciés des gens qui ont voté pour ce triste sire
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