Marcel est nul, son mariage aussi...
Vous avez peut être entendu parler de ce mariage annulé par le tribunal de grande instance de Lille. Pour résumer, le mari souhaitait l'annulation de son mariage car sa femme n'était pas vierge alors qu'elle lui avait affirmé le contraire.
Aujourd'hui, tout ce que la France compte de bonnes consciences, de "Ni putes, ni soumises" à Elisabeth Badinter, en passant par je ne sais quel membre du gouvernement, s'émeut de ce jugement. Et, sincèrement, je me demande bien pourquoi. La loi est on ne peut plus claire ; l'article 180 du Code Civil prévoit que "si il y a eu erreur dans la personne ou sur les qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité". Le juge a fait son travail, en l'occurrence évaluer la demande et juger. Point ! Affaire suivante !
Pour ceux qui se demanderait si je n'ai pas pété un plomb, essayons d'étudier l'affaire de manière différente. L'homme, appelons le Marcel, rencontre la femme (que nous appellerons Raymonde) dans un bal populaire à Saint Maximum des Orniers, un samedi soir. Ils se revoient plusieurs fois après cette rencontre, et, de fil en aiguille, ils en viennent à parler mariage. Toutefois, Marcel a des principes. Il considère que les rapports sexuels avant le mariage sont proscris, et il souhaite, non il exige que sa future femme soit vierge. Vous suivez jusque là ?
Et là, c'est le choc, Raymonde lui avoue qu'elle ne l'est pas (à cause du Père Roger, le curé de la paroisse, mais c'est une autre histoire). Alors, déçu, Marcel rompt d'avec Raymonde et ne l'épouse pas.
Et là, personne n'en parle... Ni TF1, ni Libération, ni Madame Badinter, ni même France 3 Basse Normandie (et pourtant...). Dans un cas comme celui là, personne n'aurait pleuré sur le sort de cette cochonne de Raymonde, qui n'avait qu'a se retenir jusqu'à son mariage.
Dans le cas qui nous préoccupe, Raymonde a affirmé à Marcel qu'elle était vierge, et Marcel l'a donc demandée en mariage et épousée par la suite. Mais Marcel s'est vite rendu compte qu'il y avait tromperie. Il a donc demandé la nullité car, si il avait su qu'elle n'était pas vierge, il ne l'aurait pas épousée. Le juge a estimé que le mensonge de Raymonde avait provoqué une erreur sur les qualités essentielles et a donc prononcée l'annulation.
La loi est ce qu'elle est, imprécise et sujette à interprétation du juge. Du reste, de nombreux articles du Code Civil ou du Code Pénal sont dans ce cas et c'est justement pour cela que les juges existent ; chaque cas qui leur est présenté est différent et le texte leur permet de vraiment étudier (du moins, nous le supposons) la situation. C'est beaucoup plus juste qu'une peine plancher, par exemple ou que la rétention de sûreté ou la future loi HADOPI (qui permettra à une autorité administrative de se substituer à un juge dans les cas supposés de piratage Internet).
Evidemment, la décision des juges peut ne pas plaire, mais elle est liée à la loi et non pas au juge. Donc, si la loi n'est pas bonne, il faut peut être la changer et ça, c'est le travail de nos élus, quels qu'ils soient.
Finalement, cette histoire pas si exceptionnelle ne sert qu'a stigmatiser la religion musulmane alors que, encore une fois, il s'agit d'une décision de justice qui n'a pas grand chose à voir avec la religion. Un ultra catholique pourrait faire la même demande pour les mêmes raisons et obtenir la même décision.
Petite note positive tout de même dans cette histoire, l'annulation du mariage a du bon : Raymonde peut s'estimer heureuse de ne plus être mariée avec un gros con.
PS : A lire, absolument, le billet de Maitre Eolas sur le sujet. Quiconque aura lu ce billet ne verra plus le batage politico-médiatique autour de ce jugement de la même manière.
Aujourd'hui, tout ce que la France compte de bonnes consciences, de "Ni putes, ni soumises" à Elisabeth Badinter, en passant par je ne sais quel membre du gouvernement, s'émeut de ce jugement. Et, sincèrement, je me demande bien pourquoi. La loi est on ne peut plus claire ; l'article 180 du Code Civil prévoit que "si il y a eu erreur dans la personne ou sur les qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité". Le juge a fait son travail, en l'occurrence évaluer la demande et juger. Point ! Affaire suivante !
Pour ceux qui se demanderait si je n'ai pas pété un plomb, essayons d'étudier l'affaire de manière différente. L'homme, appelons le Marcel, rencontre la femme (que nous appellerons Raymonde) dans un bal populaire à Saint Maximum des Orniers, un samedi soir. Ils se revoient plusieurs fois après cette rencontre, et, de fil en aiguille, ils en viennent à parler mariage. Toutefois, Marcel a des principes. Il considère que les rapports sexuels avant le mariage sont proscris, et il souhaite, non il exige que sa future femme soit vierge. Vous suivez jusque là ?
Et là, c'est le choc, Raymonde lui avoue qu'elle ne l'est pas (à cause du Père Roger, le curé de la paroisse, mais c'est une autre histoire). Alors, déçu, Marcel rompt d'avec Raymonde et ne l'épouse pas.
Et là, personne n'en parle... Ni TF1, ni Libération, ni Madame Badinter, ni même France 3 Basse Normandie (et pourtant...). Dans un cas comme celui là, personne n'aurait pleuré sur le sort de cette cochonne de Raymonde, qui n'avait qu'a se retenir jusqu'à son mariage.
Dans le cas qui nous préoccupe, Raymonde a affirmé à Marcel qu'elle était vierge, et Marcel l'a donc demandée en mariage et épousée par la suite. Mais Marcel s'est vite rendu compte qu'il y avait tromperie. Il a donc demandé la nullité car, si il avait su qu'elle n'était pas vierge, il ne l'aurait pas épousée. Le juge a estimé que le mensonge de Raymonde avait provoqué une erreur sur les qualités essentielles et a donc prononcée l'annulation.
La loi est ce qu'elle est, imprécise et sujette à interprétation du juge. Du reste, de nombreux articles du Code Civil ou du Code Pénal sont dans ce cas et c'est justement pour cela que les juges existent ; chaque cas qui leur est présenté est différent et le texte leur permet de vraiment étudier (du moins, nous le supposons) la situation. C'est beaucoup plus juste qu'une peine plancher, par exemple ou que la rétention de sûreté ou la future loi HADOPI (qui permettra à une autorité administrative de se substituer à un juge dans les cas supposés de piratage Internet).
Evidemment, la décision des juges peut ne pas plaire, mais elle est liée à la loi et non pas au juge. Donc, si la loi n'est pas bonne, il faut peut être la changer et ça, c'est le travail de nos élus, quels qu'ils soient.
Finalement, cette histoire pas si exceptionnelle ne sert qu'a stigmatiser la religion musulmane alors que, encore une fois, il s'agit d'une décision de justice qui n'a pas grand chose à voir avec la religion. Un ultra catholique pourrait faire la même demande pour les mêmes raisons et obtenir la même décision.
Petite note positive tout de même dans cette histoire, l'annulation du mariage a du bon : Raymonde peut s'estimer heureuse de ne plus être mariée avec un gros con.
PS : A lire, absolument, le billet de Maitre Eolas sur le sujet. Quiconque aura lu ce billet ne verra plus le batage politico-médiatique autour de ce jugement de la même manière.
