Municipales : la Bérézina selon Devedjian.

Publié le par Didier B

400px-Hess_Berezina.jpgLe premier tour des élections municipales vient de s’achever et déjà, tout ce que l’UMP compte de ténors tente de calmer les esprits. Selon eux, la « poussée » de la gauche n’est pas une défaite. Patrick Devedjian fidèle à lui-même, a voulu conclure le débat par un « On nous avait promis une Bérézina, c’est une petite défaite ».

Pour quelqu’un qui, comme moi, lit parfois autre chose que "the Holy Bible" ou "Das Kapital", faire référence à la Bérézina comme à une défaite est une hérésie.
Dans l’imaginaire collectif et dans celui de Patrick Devedjian, la bataille de la Bérézina est une grande défaite napoléonienne. Pourtant, d’un point de vue tactique, cette bataille est une victoire, un chef d’œuvre du génie militaire de Napoléon.


Petit rappel : 1812. C’est l’hiver en Russie et la Grande Armée bat en retraite face aux russes de Koutousov. Bloquées par la Bérézina, une rivière marécageuse, les troupes françaises sont prises au piège.
Pourtant, notamment grâce au courage des troupes du génie du général Eblé (qui construisent 2 ponts en 3 jours dans l’eau glacée), l’état-major, l’artillerie et le plus gros des troupes françaises franchissent la Bérézina, au grand dam des russes qui comptaient en finir à cet endroit.

Si la bataille a coûté près de 45000 vies humaines, il n’en reste pas moins qu’il ne s’agit pas d’une défaite puisque Napoléon et ses troupes ont réussi à s’enfuir. C’est en octobre 1813, à Leipzig, durant la bataille des Nations, que Napoléon enregistrera sa plus grande défaite (avant Waterloo, mais c’est une autre histoire).

Donc, la Bérézina n’était pas une très grande défaite. Si on devait considérer cette bataille comme une défaite, elle ne serait que petite.

Alors oui, convenons en avec Patrick Devedjian, la puissance de feu de Sarko & Co est toujours impressionnante et l’état-major et l’artillerie ont survécus. Pourtant, hier, la droite et l’UMP ont subis des pertes importantes.

Et, n’en déplaise au secrétaire général de l'UMP et à sa connaissance approximative de l’histoire, la Bérézina, c’est ça ! C’est une victoire militaire au gout amer, une petite défaite… en attendant la grande.

Votez pour ce billet

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Excellent article ! ( merci pour les encouragements sur "Le Blog des Ratons"), à bientôt ;-))
Répondre
R
Problême, c'est d'attendre encore quatre ans avant la grande défaite des sarko fans... Putain, 4 ans!!!
Répondre